Baromètre des risques 2021 d’Allianz: trois risques liés à la Covid-19 sont en tête du classement

25 Janvier 2021
  • 10ème enquête d’Allianz : L’interruption d’activité, les risques de pandémie et les cyber-incidents sont les trois principaux risques d’entreprise pour 2021 – tous étroitement liés.

  • Les risques de pandémie, l’interruption d’activités et les cyber-incidents sont les trois principaux risques auxquels font face les entreprises en Afrique.

  • Les risques de pandémie sont passés de la 17ème à la 2ème place et sont considérés comme la principale cause d’interruption d’activités en 2021, suivis des cyber-incidents. Les entreprises cherchent à réduire les risques liés aux chaînes d’approvisionnement et à stimuler la gestion de la continuité des activités en cas d’événements extrêmes.

  • L’évolution des marchés (N°4), l’évolution macroéconomique (N°8) et la violence politique (N°10) sont autant de risques croissants. Les conséquences socioéconomiques de la pandémie entraîneront davantage d’insolvabilités et seront probablement sources d’autres troubles civils en 2021. Le changement climatique tombe au 9ème rang, mais sera encore à l’ordre du jour des Conseils d’administration en 2021.

 

Abidjan – Le 25 janvier 2021: Un trio de risques liés à la Covid-19 prennent la tête de la 10ème enquête Allianz Risk Barometer 2021, reflétant les scénarios de perturbations et de pertes potentielles auxquels les entreprises sont confrontées à cause de la pandémie de coronavirus. L’interruption d’activités (N°1 avec 41% des réponses) et les risques de pandémies (N°2 avec 40%) sont les 2 risques majeurs pour les entreprises, en plus des risques cyber (N°3 avec 40%) qui viennent donc en 3ème position. L'enquête annuelle sur les risques d’entreprise au niveau mondial d'Allianz Global Corporate & Specialty (AGCS) a recueilli les opinions de 2.769 experts, dont des Directeurs Généraux, Risk Managers, des courtiers et des experts en assurance, dans 92 pays et régions. 

 

« Le Baromètre des risques Allianz 2021 est clairement dominé par le trio de risques liés à la  Covid-19. L'interruption d'activité, la pandémie et la cybercriminalité sont étroitement reliées, démontrant les vulnérabilités croissantes de notre monde hautement globalisé et connecté », déclare Joachim Müller, CEO d'AGCS. «La pandémie de coronavirus est un rappel que la gestion des risques et la gestion de la continuité des activités doivent encore évoluer afin d'aider les entreprises à se préparer et à survivre aux événements extrêmes. Alors que la pandémie continue de générer d’importants impacts sur les pays du monde entier, nous devons également nous préparer à des scénarios extrêmes plus fréquents, tels qu'une panne de cloud ou une cyberattaque à l'échelle mondiale, des catastrophes naturelles causées par le changement climatique ou même une autre épidémie.»


La crise du  Covid-19 continue d’être une menace immédiate, à la fois pour la sécurité individuelle et pour les entreprises, c’est la raison pour laquelle le rang du risque d'épidémie a évolué de 15 places pour arriver à la deuxième place du classement, par rapport à d'autres risques. Avant 2021, ce risque n'avait jamais franchi la 16ème place du Baromètre des risques Allianz en 10 ans. C’était un risque clairement sous-estimé, cependant, en 2021, il s'agit du premier risque cité dans 16 pays et parmi les trois plus grands risques sur tous les continents et dans 35 sur 38 pays qualifiés pour une analyse de leurs 10 principaux risques. Le Japon, la Corée du Sud et le Ghana sont les seules exceptions à cette analyse.

Les risques liés à l’évolution de marchés (n°4 avec 19%) progressent également au niveau du Baromètre des risques Allianz 2021, reflétant le risque de hausse des taux d'insolvabilité dû à la pandémie. Selon Euler Hermes, l'essentiel des insolvabilités surviendra en 2021. L'indice mondial d'insolvabilité devrait atteindre un niveau record à cause des faillites estimées en hausse de 35% d'ici fin 2021, avec des pics attendus aux États-Unis, au Brésil, en Chine et dans des pays européens. En outre, la Covid-19 déclenchera probablement une période d'innovation et de perturbation du marché, accélérant l'adoption de la technologie, la disparition des opérateurs historiques et des secteurs traditionnels et donnant naissance à de nouveaux concurrents. Les autres évolutions macroéconomiques (n°8 avec 13%) et les risques politiques et de violence (n°10 avec 11%) sont également, en grande partie, une conséquence de la pandémie. Les risques ayant reculé cette année incluent les changements dans la législation et la réglementation (n°5 avec 19%), les catastrophes naturelles (n°6 avec 17%), les incendies / explosions (n°7 avec 16%) et le changement climatique (n°9 avec 13%), tous clairement remplacés par les risques de pandémie.
Les principaux risques qui préoccupent les entreprises en Afrique sont la Covid-19 (n°1 avec 36% de réponses), l'interruption d'activités (qui passe de 1ère à 2ème avec 36%) et la cybercriminalité, désormais n°3 (2ème risque l'année dernière). Ces trois risques sont également proéminents en Afrique du Sud, au Nigéria, au Ghana, au Kenya, au Sénégal, en Côte d'Ivoire, au Maroc et au Cameroun.

Avant la pandémie de la Covid-19, l'interruption d'activités s'était déjà hissée par sept fois en haut du Baromètre des risques d'Allianz et elle revient au premier rang après avoir été déclassée par les cyber-risques en 2020. La pandémie montre qu’à l'échelle mondiale, les risques extrêmes d’interruption d’activité ne sont pas justes théoriques, mais sont une réelle éventualité, qui pourrait entraîner une perte de revenus et une perturbation de la production dans les opérations et dans les chaînes d'approvisionnement. 59% des répondants soulignent que la pandémie est la principale cause d’interruption d’activités en 2021, suivie de la cybercriminalité (46%), des catastrophes naturelles et des incendies et explosions (environ 30% chacun).

La pandémie s'ajoute à la liste croissante de scénarios de dommages immatériels tels que les cyber-pannes ou les pannes d'électricité. «Les conséquences de la pandémie - une digitalisation croissante, plus de télétravail et la dépendance croissante de l’activité et des entreprises à la technologie - augmenteront probablement les risques d’interruption d’activités dans les années à venir », explique Philip Beblo, expert au sein de l’équipe mondiale de souscription d’AGCS. «Cependant, les risques matériels traditionnels ne disparaîtront pas et doivent rester à l'ordre du jour de la gestion des risques. Les catastrophes naturelles, les conditions météorologiques extrêmes ou les incendies restent les principales causes d’interruption d’activités pour de nombreuses industries et nous constatons une tendance croissante des pertes au fil du temps.»

En réponse aux vulnérabilités accrues face au risque d’interruption d’activités, de nombreuses entreprises veulent développer leur résilience et réduire les risques pour leurs chaînes d'approvisionnement. Selon les répondants du Baromètre des risques d’Allianz, l'amélioration de la gestion de la continuité des activités est la principale action mise en œuvre par les entreprises (62%), suivie de la désignation de fournisseurs alternatifs ou multiples (45%), de l'investissement dans les chaînes d'approvisionnement numériques (32%) et de l'amélioration de la sélection et de l'audit des fournisseurs (31%). Selon les experts d'AGCS, de nombreuses entreprises ont vu leurs plans rendus caducs du jour au lendemain par la pandémie. La planification de la continuité des activités doit devenir plus holistique, inter fonctionnelle et dynamique. Les plans de surveillance et de mesure des scénarios de sinistres émergents ou extrêmes, doivent être constamment mis à jour, testés et intégrés dans la stratégie de l'organisation.

Les incidents marchés sont désormais n°3 certes, mais représentent tout de même un risque majeur avec plus de répondants qu'en 2020, se classant toujours parmi les trois premiers risques dans de nombreux pays, dont le Brésil, la France, l'Allemagne, l'Inde, l'Italie, le Japon, l'Afrique du Sud, l'Espagne, Royaume-Uni et États-Unis. L'accélération vers une plus grande digitalisation et le télétravail dus à la pandémie, intensifie également les vulnérabilités informatiques. Lors de la première vague de confinement en avril 2020, le FBI a signalé une augmentation de 300% du seul nombre d'incidents, alors que la cybercriminalité coûterait désormais à l'économie mondiale plus d'un milliard de dollars, en hausse de 50% par rapport aux deux dernières années. Déjà très fréquents, les incidents de demandes de rançon causent de plus en plus de dommages, ciblant de plus en plus les grandes entreprises avec des attaques sophistiquées et des demandes d'extorsion lourdes, comme le souligne le récent rapport sur les tendances des cyber-risques d'AGCS.

« La Covid-19 a montré à quelle vitesse les cybercriminels sont capables de s'adapter, et la montée en flèche de la digitalisation causée par la pandémie a créé des opportunités d'intrusions avec de nouveaux scénarios de cyber-pertes en constante évolution », déclare Catharina Richter, responsable mondiale du centre de compétences Cyber Allianz chez AGCS. «Les cybercriminels innovent en automatisant l’identification des failles de sécurité, en attaquant des routeurs mal sécurisés ou même en utilisant des« deepfakes »- contenu multimédia réaliste modifié ou falsifié par l'intelligence artificielle. Dans le même temps, la réglementation en matière de protection des données et de confidentialité et les amendes pour violations de données poursuivent leur tendance à la hausse ».

Les développements macroéconomiques se maintiennent au quatrième rang en Afrique. À l'échelle mondiale, ils occupent la 8ème place, les Risques politiques et de violence (n° 10) reviennent dans le top 10 pour la première fois depuis 2018, passant de la 9ème à la 6ème place, reflétant le fait que les troubles civils, les manifestations et les émeutes dépassent désormais le terrorisme en tant que principal risque auquel les entreprises sont exposées. Le nombre, l'ampleur et la durée de nombreux événements récents, notamment le End SARS (au Nigéria), les manifestations de Black Lives Matter, les manifestations anti-confinement et les troubles autour de l'élection présidentielle américaine, ont été exceptionnels. À mesure que les retombées socioéconomiques de la Covid-19 s'accentuent, de nouveaux troubles politiques et sociaux sont à craindre, de nombreux pays devant connaître leur augmentation en 2021 et au-delà, en particulier en Europe et en Amérique.

Les changements de législation et de réglementation sont passés successivement de la troisième à la cinquième place et de la troisième à la huitième place en Afrique d'année en année. « La pandémie a peut-être causé certains retards du train réglementaire, mais elle ne l'a pas arrêté ni même fait dérailler. Bien au contraire, 2021 s'annonce comme une année très chargée en termes de nouvelles législations et réglementations, notamment dans les domaines des données et de la durabilité », prédit Ludovic Subran, économiste en chef chez Allianz. Les catastrophes naturelles chutent de la 6ème à la 4ème place, car bien que les pertes cumulées de plusieurs petits événements tels que des incendies de forêt ou des tornades aient toujours conduit à des dégâts importants et à des sinistres considérables en 2020, cette année a été également la troisième année consécutive sans un seul événement majeur, comme l'ouragan Harvey en 2017.

Les risques liés au changement climatique figurent également à la 9ème place. Cependant, la nécessité de lutter contre le changement climatique reste plus forte que jamais, étant donné que 2020 a été l'année la plus chaude jamais enregistrée. «Avec l'entrée en vigueur de la campagne de vaccination, le changement climatique sera de nouveau à l'ordre du jour des conseils d’administration en 2021», déclare Michael Bruch, responsable mondial de l'ESG chez AGCS. « De nombreuses entreprises doivent adapter leur activité à un monde avec moins de carbone - et les Risk Managers doivent être à l'avant-garde de cette transition».